lundi 23 janvier 2012

RENCONTRE – Portrait d'une bénévole française


Sophie Pereira est une jeune étudiante venue au Brésil pour réaliser un échange universitaire. Afin d'aller à la rencontre d'une population autre que celle des étudiants et des expatriés, elle a choisi de s'engager auprès de l'ONG Um Teto para meu pais

Atelier journalisme – Pourquoi es-tu venue au Brésil ?
Sophie Pereira – J'ai choisi le Brésil parce que je parlais déjà portugais grâce à mes parents, qui sont du Portugal. C'est un pays où il y a beaucoup de culture brésilienne, et ça a bercé mon enfance. J'avais envie de connaître ce pays, ce qui coïncidait avec la possibilité que m'offrait mon école d'aller étudier une dernière année à l'étranger.



Pourquoi as-tu choisi de t'engager dans l'ONG Um Teto para meu pais ?
Auparavant, j'étais déjà partie en Inde pour construire un dortoir dans un orphelinat. J'avais trouvé que c'était très enrichissant sur un plan personnel de travailler avec les enfants, de les aider. Quand je suis arrivée au Brésil, j'ai découvert Um Teto para meu pais, et y ai vu une belle opportunité de pouvoir aider les autres : je n'ai pas hésité !

Est-ce que tu peux nous expliquer comment fonctionne cette association ?
C'est une ONG qui agit actuellement dans 19 pays d'Amérique Latine, mais elle est née en 1997 au Chili. En tout, il y a plus de 200.000 volontaires qui y travaillent. C'est une association qui se rend dans les favelas et aide certaines familles à financer et construire une nouvelle maison plus solide.

Comment les familles sont-elles sélectionnées ?
Ce qu'il faut savoir, c'est que les opérations de construction se déroulent durant des week-ends. Quand j'y suis allée en décembre, nous étions 600, répartis sur 10 favelas. Il y a un travail de préparation avant la construction : l'équipe organisatrice se rend dans les favelas concernées avant. Ils font remplir un formulaire aux personnes intéressées par le programme. Ensuite, 10 familles sont choisies selon des critères sociaux.

Concrètement, comment s'organise le week-end de construction ?
Un jour avant qu'on arrive, la famille doit avoir détruit sa maison, et sur le même emplacement nous construisons une nouvelle maison en bois, de la même taille, mais plus stable, avec un toit qui ne fuit pas, et on la met sur pilotis afin que les rats ne puissent pas y rentrer. C'est très physique parce qu'il faut transporter les portes, les fenêtres, etc. En 2 jours, 10 personnes doivent achever la construction d'une maison. C'est très sympa parce qu'on partage le repas avec la famille qu'on aide, les voisins viennent aussi participer, les enfants nous font visiter la favela.



Quel regard poses-tu sur l'organisation de la vie dans la favela ?
C'est très intéressant de voir une favela de l'intérieur, ne pas se contenter de l'image que la télé transmet. C'est dévasté, mais en même temps très organisé à sa façon, c'est comme une mini-ville : il y a des noms de rues, des boîtes aux lettres, des commerces, etc. Ce qui m'a le plus surprise, c'est de réaliser la dimension d'une maison : les membres de la famille vivent à 5 ou 6 dans moins de 8m2.

Justine BAILLIART, Grégoire BERTHIER, Paul BERTHIER, Maxence JACQUET, Victor JACQUET, Loiza LEROUX (www.lepetitjournal.com/sao-paulo) vendredi 20 janvier 2012

Pour en savoir plus sur l'association : http://umtetoparameupais.org.br/

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