mardi 24 juillet 2012

ATELIER JOURNALISME – Notre "saudade" entre le Brésil et la France

Expatriation rime souvent avec aventure et nouvelle vie. Mais après quelque temps, certains repères du quotidien viennent à manquer. De même lorsque l’on retourne dans son pays d’origine, il arrive d’avoir la nostalgie de ces petites choses laissées dans notre terre d’accueil. Un casse-tête sentimental sur lequel se sont penchés nos jeunes journalistes

Pour la plupart de nos apprentis journalistes, la France représente une certaine forme de liberté. "On peut se promener seul dans la rue pour aller acheter des bonbons", note Adrien. "C’est vrai ! surenchérit Aldric, au Brésil, si on a un copain qui habite tout près, on doit quand même y aller avec des adultes !". A São Paulo, sécurité oblige, les voitures et les parents ne sont jamais loin. Et beaucoup regrettent de ne pouvoir aller et venir, à pied ou à vélo, d’une maison à l’autre, comme certains avaient l’habitude de le faire en France. Vianney estime d’ailleurs que de manière générale : "Il est plus simple de rester dehors et de faire la fête en France". La ville de São Paulo leur donne aussi l’impression d’être un peu étouffante. "Il y a surtout des immeubles très serrés et pas beaucoup de maisons. Il y a aussi moins de campagne", explique Lou. Clément aimerait aussi qu’il y ait plus d’arbres et de maisons anciennes.

Une nostalgie gastronomique
Pour nos journalistes en herbe, le manque de France passe aussi par les papilles ! "Un pain aux raisins et une bonne baguette ! s’exclame Adrien. Une crêpe bien chaude avec du beurre et du sel de Guérande ! ". "Avec du fromage et du cidre !" reprend Vianney. Clément n’oublie pas de mentionner les traditionnels "moëlleux au chocolat" et leur coeur fondant que les "petits gâteaux" brésiliens n'arrivent pas à faire oublier. Quant à Aldric, il a une pensée émue pour les bonbons de France. "Ici, il y a surtout des sucettes. C’est toujours les mêmes bonbons !" Ce ne sont pas ses aînés qui le contrediront car, côté sucrerie, c’est un vrai cri du coeur ! Les carambars, les soucoupes, les bouteilles de coca, les fils, les nounours au chocolat, les crocodiles, les langues, les bonbons-bananes, les Dragibus... Un festival de gourmandises !

Et si on leur proposait de manger des bonbons... au ski ! La plupart des enfants seraient ravis. Car autre point d’unanimité : les saisons, ça manque ! "La neige, le ski, la luge..." s’enflamme Clément. "Et les batailles de neige !" réagit Aldric. Vianney et les autres sont tout aussi catégoriques. Ils aimeraient bien de temps à autre voir tomber quelques flocons sur nos latitudes.

Versailles et les jeux vidéos
Et malgré leur jeune âge, nos jeunes journalistes, bien au fait des tarifs paulistes, dénoncent d’une seule voix le fameux " coût Brésil". "Ici, c’est aussi plus cher que la France», explique Adrien. "Moi j’achète mes vêtements et certains jeux en France !" raconte Lou. Les garçons sont unanimes, pas question d’aller acheter leurs jeux vidéo ou leurs Legos dans les magasins brésiliens. Mieux vaut faire un stock à chaque passage en France.

Quand ils pensent à la France, nos journalistes ne se contentent pas de visualiser une paire de ski et une crêpe au beurre bien chaude, ils pensent aussi musées, châteaux et artistes. "L’histoire de France est très intéressante, explique Vianney. On peut par exemple visiter des châteaux comme Versailles". "Il y a plus de musées, de bibliothèques, et d’endroits culturels", reprend Adrien, alors que Clément évoque l’art brésilien "plus moderne". Benoît qui apprécie également les sites historiques avoue sa préférence pour les églises françaises. "Je les trouve plus belles que celles que l’on trouve ici".

Des perroquets plutôt que des pigeons
Si les enfants ont parfois un peu la saudade de leur pays d’origine, ils se sont aussi attachés à leur terre d’accueil. Alors parfois, le retour en France ne se fait pas sans nostalgie. La nature brésilienne, ainsi que les possibilités de voyages et de découvertes qu’offre le Brésil ne laissent pas notre équipe indifférente. "Il y a plus de plages et elles sont plus belles. La mer est aussi beaucoup plus chaude, s’exclame Lou. A São Paulo, il y a aussi plusieurs grands parcs, comme Ibirapuera par exemple. J’y vais souvent pour faire du roller !" Clément explique aussi : "On part plus souvent en week-end quand on habite au Brésil. J’ai bien aimé Diamantina, Rio de Janeiro, le Pantanal ou encore Salvador". Les animaux brésiliens suscitent aussi la curiosité de nos jeunes reporters. "Il y a de beaux oiseaux, des perroquets, des oiseaux originaux. En France, ce sont toujours des pigeons !" s’amuse Aldric.

Autre point fort du pays, l’accueil et la générosité des Brésiliens. Tous sont d’accord pour dire que la bonne humeur règne et que l’ambiance est au rendez-vous. "Les journées sont ensoleillées. Il y a plus d’ambiance, si tu regardes par la fenêtre, il y a toujours plus de mouvement : il y a des petits marchés, du monde dans la rue !" constate Clément. Chaque enfant a une anecdote pour illustrer cette sympathie toute brésilienne. "Au Brésil, si on voit que tu n’as pas de balle pour jouer au foot, on te propose toujours de venir jouer !". Benoît a un autre exemple : "Ici, au feu rouge, il y a des spectacles, des gens jonglent et demandent de l’argent. Si on ne donne rien, ils sont quand même gentils. Ils vont te dire Vai com Deus...". Quant à Vianney, il a remarqué que les personnes âgées brésiliennes avaient vraiment la forme : "Quand on va dans un mariage en France, ils dansent une valse et ils arrêtent. Ici, ils dansent toute la nuit et sur des musiques très différentes !"

Si tous ont évoqué avec nostalgie certains délices de la cuisine française, nos journalistes en herbe n'en ont pas moins été conquis par certains mets de la cuisine brésilienne. Si le Guarana manque particulièrement à Adrien, rentré depuis quelques temps en France, ce sont plutôt les jus de fruits frais et les sucreries telles que les brigadeiros, qui font défaut à Clément, son frère. Pour Vianney, pas de comparaison entre les mangues, les oranges ou les bananes qui sont largement meilleurs au Brésil. Autre spécialité brésilienne plébiscitée : la churrascaria, un mot magique qui semble ouvrir l'appétit de tous. Pas de doute, pour eux, "la viande brésilienne, c'est la meilleure du monde". Et comme conclut Benoît :  "Les Brésiliens ils ont un don pour nous donner envie !"

Lou DALCO, Aldric et Benoît VAN KEER, Adrien et Clément LIMAL, Vianney FONDEUR (www.lepetitjournal.com/sao-paulo) vendredi 20 mars 2012

ATELIER JOURNALISME – Le journal des bonnes nouvelles

Lassés de ne découvrir dans les journaux que des mauvaises nouvelles de guerre ou de meurtres, les recrues de l'atelier journalisme ont décidé de mettre en avant tout ce que l'actu a de positif à nous offrir ces derniers temps

PEOPLE – Mariage de Brad Pitt et Angelina Jolie 
Brad Pitt et Angelina Jolie semblent avoir été conquis par le romantisme de la France. Le mariage se déroulera dans une chapelle pré-romaine située dans le domaine de Miraval, une demeure provençale gigantesque qu'ils ont acquis en mai 2008. Parmi les convives figurerons entre autres George Clooney, Matt Damon, Johnny Depp, Tom Cruise et Jacqueline Bisset. Malgré des relations conflictuelles, Angelina Jolie pense qu'elle invitera son père qui s'est dit "très heureux pour eux". Leur mariage devrait être un des plus glamours que le show business ait connu ces dernières années. La bague de fiançailles a été travaillée pendant un an par un joaillier de Beverly Hills. Les diamants des côtés sont spécialement taillés pour entourer à la perfection le doigt de la star américaine.
Benoît VAN KEER

INSOLITE – Un ascenseur dans un aquarium géant
Du jamais vu dans l'hôtel Radisson Blu situé à Berlin. Au cœur de l'établissement se trouve un ascenseur spécial, car il est installé dans un aquarium géant. En montant dans l'ascenseur, les hôtes peuvent admirer 1.500 poissons tropicaux, appartenant à 56 espèces différentes. L'aquarium contient un million de litres d'eau marine.

Clément LIMAL

EVENEMENTS – Semaine cuisine et beauté à São Paulo
La Spa Week revient à São Paulo du 14 avril au 28 avril 2012. Elle vous permet de profiter de divers traitements pour 70 reais. Vous pouvez dès maintenant appeler le 2307-5595 pour connaître le spa participant le plus proche de chez vous, ou bien consulter le site de l'événement. Autre opération, la fête de la gastronomie. Des chefs réputés vont se réunir dans la nuit du 21 au 22 avril, entre minuit et 5h du matin et monter un marché dédié à la bonne cuisine rue Minas Gerais, à Higienopolis. Ils prépareront leurs spécialités pour des prix allant de 5 à 20 reais.
Lou DALCO

CONCERT – Madonna en tournée au Brésil
La chanteuse Madonna viendra au Brésil en décembre prochain pour présenter son dernier album MDNA. Elle chantera dans trois villes : São Paulo, Rio de Janeiro et Porto Alegre. A Rio de Janeiro, le spectacle aura lieu le 1er décembre, au Parque do Atleta ; les tickets seront vendus à partir du 4 mai, et coûteront de 200 à 850 reais. Dans la capitale pauliste, le concert se déroulera au stade Morumbi le 4 décembre. Les billets, dont le prix ira de 170 à 850 reais, seront mis en vente le 25 avril. Enfin, dernière étape de cette tournée : Porto Alegre, le 9 décembre au stade Olympique. Les places coûteront de 120 à 800 reais et pourront être achetées à partir du 26 avril. Sa tournée en Amérique du Sud passera aussi par la Chili, le Mexique, et pour la première fois, la Colombie.
Vianney FONDEUR

NOUVEAUTE – Découvrez l'Amazonie grâce à Google Street

Depuis la fin du mois de mars, on peut découvrir sur Google Maps des images de l'Amazonie. Le projet à été mis en place par laFondation Amazonie Durable (FAS) en 2009. Le directeur de l'association, Virgilio Viana, a déclaré à l'AFP : "Nous voulons que le monde ne voie pas seulement l'Amazonie comme un endroit avec des plantes et des animaux (…) mais comme un lieu où habitent des gens". Aidées par la population locale, les équipes de Google ont filmé en vélo, à pied ou en bateau la région. L'objectif est de faire découvrir les merveilles de l'Amazonie.
Aldric VAN KEER

TECNHOLOGIE – Le véritable nombre de manchots en Antarctique
Des scientifiques ont mis en place en Antarctique une nouvelle méthode pour compter les manchots. Ils seraient environ 595.000. Ce chiffre représente presque le double de ce que les précédentes estimations avaient rapporté, puisqu'auparavant des études pensaient qu'ils n'étaient qu'entre 270.000 et 350.000. Ils ont compté ces animaux grâce à un satellite avec une très bonne qualité d'image, une technique innovante. Ce recensement a été effectué depuis l'espace par une équipe américaine en collaboration avec une équipe anglaise. Les scientifiques suivent de manière régulière le nombre de manchots pour juger l'impact de la fonte de la banquise. Bonne nouvelle : le manchot n'est pas classé parmi les espèces menacées d'extinction.
Adrien LIMAL (www.lepetitjournal.com/sao-paulo) mercredi 18 avril 2012

ATELIER JOURNALISME – Rencontre avec un correspondant de la télévision française

Nos jeunes journalistes ont rencontré Pierre-Ludovic, qui est le correspondant au Brésil pour une chaîne d'info française. Très curieux de découvrir le métier de journaliste-reporter, les enfants lui ont posé de nombreuses questions afin d'en savoir un peu plus

Atelier journalisme - Comment devient-on journaliste ?

Pierre-Ludovic - En CM2, je savais déjà que je voulais devenir journaliste. J'ai commencé à faire un petit journal avec ceux qui en avaient envie. A 15 ans, je suis allé eu centre d'orientation où on m'a expliqué que le mieux c'était de faire Sciences Po, puis une école de journalisme. J'ai passé un Bac scientifique, puis j'ai suivi les conseils qui m'avaient été donnés et ai étudié à Sciences Po, puis dans une école de journalisme, après avoir passé des concours pour les deux.

J'ai commencé ensuite par travailler pour France 2, France 3 et Canal+, puis en 2006 j'ai été embauché par une chaîne d'information continue. J'étais journaliste-reporter et présentateur des infos.

Comment ça se passe un journal télévisé ?

(Pierre-Ludovic montre aux enfants l'un des journaux télévisés qu'il a présenté.) Vous voyez, là derrière moi, c'est la rédaction. J'arrive deux heures avant le premier journal et j'écris mon texte. Je le rentre dans un ordinateur et il apparaît sur une vitre située devant la caméra que les spectateurs ne peuvent pas voir. Pendant le journal, je suis debout et j'appuie sur une pédale pour faire défiler le texte petit à petit. Il y a une progression dans le journal pour les informations : on commence par les nouvelles les plus importantes, souvent les plus graves, pour finir par les plus légères. On prend un ton différent pour les annoncer, et on doit sourire un peu plus.

Est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qu'est votre rôle de correspondant au Brésil ?
Quand on est dans un pays étranger, il faut savoir tout ce qui s'y passe et pouvoir répondre à toutes les questions possibles. Si je dois passer à l'antenne, avec le présentateur du JT on s'appelle avant pour se mettre d'accord sur les questions qu'il va me poser. Je suis au Brésil depuis trois ans, et en général il y a seulement quelques directs chaque mois. Mais par exemple, au moment du crash du vol AF447, j'ai fait 60 directs sur les deux premières semaines pour quatre chaînes de télévision différentes.

Ce que je fais surtout ici, ce sont des reportages. J'ai une formation de rédacteur, mais quand je suis arrivé au Brésil, je me suis mis à la caméra. Du coup, maintenant, je filme, je monte, j'enregistre ma voix, puis je demande à un anglo-saxon d'enregistrer une version en anglais, et j'envoie le tout par Internet. Ca me prend pas mal de temps ! Quand c'est un sujet qu'il faut envoyer assez vite, il me faut environ 3 heures pour tout faire. Si ce n'est pas un sujet urgent, je peux travailler plusieurs jours dessus.

Quels sont les sujets sur lesquels vous avez travaillé ? Est-ce que c'est dur de faire un reportage ?
J'ai réalisé des sujets assez variés sur des thèmes comme la sécurité, la politique, la religion, l'environnement, la Coupe du monde, la culture... Comme au Brésil, il y a pas mal de questions de société qui se posent, j'ai été amené à réaliser beaucoup de reportages sur ce thème. (Les enfants visionnent quelques uns d'entre eux.) Par exemple, dans celui-là, j'ai suivi des gens qui envahissent un terrain abandonné pour y construire une favela. Ils font ça de nuit pour ne pas être repérés, le but est que ça ressemble déjà à une favela le matin et qu'on ne vienne pas les déloger. Dans ce cas-là, la police est arrivée le lendemain vers midi et tout a été détruit.

J'ai fait plusieurs reportages dans des favelas à Rio. Pour travailler dans de bonnes conditions dans les favelas, même ici à Sao Paulo, il faut prendre des contacts avant et avoir quelqu'un de la communauté qui vous accompagne, comme ça la personne peut vous préciser quand il vaut mieux ranger la caméra, pour ne pas avoir des problèmes avec les trafiquants de drogue.

Pour réaliser certains sujets il faut s'y prendre des mois à l'avance parce qu'il faut obtenir les autorisations de différentes personnes et institutions pour pouvoir filmer. Par exemple, j'ai mis un an et un mois avant de pouvoir me rendre sur une île à une trentaine de kilomètres de la côte pauliste où il y a la plus forte densité de serpents au monde.

Naoki MATSUMOTO, Solène RODRIGUEZ-LE MAZOU, Amaury RODRIGUEZ-LE MAZOU, Clémentine LE SAINT, Louis DEQUINCEY (www.lepetitjournal.com/sao-paulo) mardi 10 avril 2012