jeudi 5 avril 2012

ATELIER JOURNALISME - Les quartiers de São Paulo vus par les enfants

Les apprentis journalistes ont fait des recherches pour vous présenter les quartiers de la ville. Voici leurs avis sur quelques uns d'entre eux

Centro
Le Centro est le quartier où la ville de São Paulo est née. Le 25 janvier 1554, des jésuites y ont fondé le collège Saint-Paul, dans l'objectif de christianiser les populations indigènes. Une bonne idée de promenade est de partir à la découverte du Mercado Municipal. Amaury explique : "c'est un marché couvert, il y a plein de vitraux autour, des étals qui vendent des choses différentes. Il y a des épices, des fromages, de la viande, du poisson, etc." Pour Naoki, la première visite au marché a été très impressionnante : "Je n’aime pas trop ce marché parce qu'il y avait un marchand de viande qui avait un cochon entier qui pendait". Si Amaury n'a pas particulièrement apprécié le fameux sandwich à la mortadelle à déguster sur place, Naoki estime que la mezzanine où se trouvent les restaurants est un lieu très convivial. Les enfants conseillent de profiter d'une visite dans le Centro pour prendre de la hauteur : les tours Banespa et Martinelli offrent une vue imprenable sur la ville et son immensité. Une visite s'impose aussi à la Cathédrale du Centro. Là les avis sont partagés. Louis,  ans, trouve l'église "superbe" tandis qu'Amaury ne lui trouve "rien de spécial" et lui préfère de loin Nossa Senhora do Brasil.

Jardins
Ce quartier qui s'est développé au début du XXème siècle, était à l'origine essentiellement constitué de larges avenues et de maisons entourées de vastes jardins, qui ont donné leur nom au quartier. Clémentine imagine sans difficultés à quoi pouvait ressembler le quartier à cette époque : "J’ai une amie qui habite Rua Estados Unidos et on voit qu'il reste beaucoup de maisons. Mais c'est dommage au fur et à mesure, ils ont abattu les maisons pour construire des immeubles". Pour Antoine, c'est un quartier riche, privilégié par les expatriés, avec beaucoup de restaurants et d'immeubles. "D'ailleurs, il y a beaucoup d'embouteillages et de monde. Un jour j'ai voulu déjeuner au restaurant avec mes parents et on a du attendre une heure. Du coup, je vous conseille d'aller manger le plus tôt possible !". Quant à Clémentine, elle déconseille d'aller à Jardins le samedi, car il y a trop de monde et le dimanche parce qu'au contraire il n'y a pas âme qui vive. Cependant les enfants sont unanimes, le point fort du quartier est sans aucun doute l'immense boutique Havaianas. "Il y a tous les modèles, et on peut aussi personnaliser ses tongs" explique Clémentine. A noter également, la présence du supermarché Santa Luzia : "Il y a du ketchup Heinz et des bonbons Haribo" s'exclame Amaury. Ce dernier nourrit cependant une préférence pour l’avenida Paulista, "parce que c’est l’équivalent des Champs-Elysées". Ils y retrouvent notamment un repère français : la Fnac, même si elle est "bien plus petite".

Morumbi
C'est un quartier étonnant parce que s'y côtoient favelas et résidences de luxe. Son nom vient du tupi-guarani, avec plusieurs hypothèses de significations : "mouche verte" ou bien "colline verte", cette seconde option semblant plus probable. Après une recherche sur internet, Louis explique : "dans les années 1830, un anglais marié à une Brésilienne a acheté la ferme Morumbi dans laquelle il cultivait du thé noir". Il est toujours possible de se rendre dans cette ancienne ferme devenue depuis un restaurant de nourriture brésilienne traditionnelle. C'est un quartier résidentiel où il n'est pas trop possible de se promener, sauf dans les nombreux parcs qui s'y trouvent, comme par exemple la Fondation Oscar Americano et la réserve écologique. C'est aussi le quartier où est situé l'hôpital Einstein. "C'est là que je suis allé quand je me suis cassé le genoux, dit Amaury. Et il y a aussi un stade, et les jours de match, il y a une route spéciale pour éviter les bouchons et se rendre plus vite à l'hôpital". On peut aussi y voir une chapelle et le Palais Bandeirantes, la résidence officielle du gouverneur de l'état de São Paulo : "on voit que quelqu'un d'important y vit, car il y a toujours pleins de policiers devant" note Clémentine.

Moema
Jusqu’en 1987, cette partie de la ville s’appelait Indianopolis pour imiter la ville américaine. Moema est un quartier plutôt riche, avec beaucoup de maisons individuelles et de belles résidences. Il y a un marché le dimanche et le week-end, beaucoup de voies réservées aux vélos. Naoki est déjà allé au marché de Moema, il a été marqué par la présence d'enfants issus des quartiers pauvres de la ville:"Ils sont seuls ou parfois à deux, sans leurs parents, leurs habits ne sont pas toujours très propres. Ils ont entre 8 et 13 ans et regardent s'ils peuvent rendre service contre de l'argent". Naoki a même pris l'initiative de discuter avec l'un d'eux. Celui-ci lui a expliqué qu'il mettait trois heures à venir en bus chaque dimanche. Le nom de Moema était à l'origine un arrêt de tram, car auparavant la ville était desservie par des tramways, comme à Lisbonne. "Moemo" signifierait adoucir en langage tupi. Un poète aurait employé le mot au féminin, inventant alors le terme Moema, qui pourrait aussi vouloir dire "mensonge, tromperie". Pour Antoine, ce quartier est le contraire de Jardins, car c'est beaucoup moins vivant et  "il y a peu de commerces et de restaurants". Louis estime que la proximité du parc Ibirapuera est un atout, il y va d'ailleurs au moins une fois par semaine. C'est d'ailleurs un lieu qu'affectionne particulièrement Naoki : "il y a beaucoup de jeux pour enfants, des terrains de sports, plein de vendeurs de friandises et d'eau de coco".

Vila Mariana
Quartier bien connu des enfants puisqu'il abrite le Lycée Pasteur. Dans ce quartier planté sur une colline, dominent principalement les montées et descentes, particulièrement mémorables lors des trajets en bus scolaire : "Quand on prend le bus ça secoue" expliquent les enfants. L'origine du nom de ce quartier est intéressante : le terme de "vila" désignant l'idée d'une petite ville et Mariana étant le prénom de la femme de l'ingénieux qui avait réalisé le chemin de fer menant de Santo Amaro à Liberdade. On peut y visiter l’institut biologique, et aussi la Casa Modernista située juste à côté du Musée Lasar Segall. Pour les passionnés de cinéma, la cinémathèque brésilienne offre une belle programmation et des expositions très intéressantes.


Naoki MATSUMOTO, Clémentine LE SAINT, Antoine LEGLAYE, Louis DEQUINCEY, Amaury RODRIGUEZ-LE MAZOU (www.lepetitjournal.com/sao-paulo) vendredi 16 mars 2012

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